ISTM/UK : un étudiant molesté et des bâtiments du camp N’soki saccagés à Kisantu-Gare

fb_img_15531942183901.jpg

Le Home N’Soki de l’ISTM-Kisantu au matin après l’incident de la nuit.

Dans la nuit du 17 au 18 mars 2019. Un étudiant de l’Uk en visite chez son amie logée au Camp N’soki tard le soir a été molesté par les collègues de cette dernière. Le lendemain, vers 9 h, des étudiants de l’UK sont venus venger leur collègue médecin stagiaire et ont saccagé le home Camp N’soki. Un bureau a pris feu et des archives ont été perdues. 

Une nuit troublée

Les habitants de Kisantu, particulièrement ceux résidant dans la Cité Gare, ont été réveillés dans la nuit du 17 au 18 mars 2019 par les échauffourées entre étudiants de l’Université KONGO (UK) et de l’Institut supérieur des sciences et techniques médicales (ISTM-Kisantu).

Un étudiant de 4e doctorat en médecine de l’UK, alors revenant de Kinshasa où il venait de clôturer son stage final, est allé passer la soirée chez son amie étudiante à l’ISTM. Cette dernière partage sa chambre avec deux autres camarades. Profitant de leur absence, le « Docteur » et « l’Infirmière » auraient eu des rapports intimes peu discrets au point de déranger les voisins.

Pris sur le fait, le jeune « Docta » sera molesté par les étudiantes et étudiants pensionnaires du Home N’soki. Il ne devra son salut qu’à l’intervention des autres étudiants de l’UK, logeant dans un home voisin.

Tant bien que mal, le calme n’est revenu que vers 4 heures du matin tant au Home N’soki que dans ses environs. Quelques blessés et tentatives de viol manqué ont été le bilan de la sordide aventure sexuelle du « Docta » et de la « Nurse ».

La sauvagerie des doctes étudiants

Lundi matin, la vie reprend son train-train quotidien, les curieux découvrent les stigmates des affres de la nuit. Les étudiants tant de l’ISTM que de l’UK se rendent aux cours. Aux alentours de 9 heures, les étudiants de l’UK se concertent et décident d’aller venger, comme s’il s’agissait d’un « héros universitaire », le « Docta » molesté la nuit contre l’ISTM-Kisantu.

Venus en masse et préparés en conséquence pour l’assaut (pierres, bouteilles, mortiers, planches, des cocktails inflammables… et même de préservatifs, selon des témoins, ont été au rendez-vous), les étudiants de l’UK envahissent l’ISTM de Kisantu pour un pillage systématique du Home N’soki, des bureaux des secteurs académiques, administratifs et budget. Une partie des bâtiments est brûlée par les assaillants.

fb_img_15531980053471.jpg
Désolation à l’ISTM-Kisantu: le bâtiment du budget enfumé

L’intervention de la police trois quarts d’heure plus tard a permis de protéger le bâtiment de la direction générale et le site de Kimpa Vita des assauts orchestrés par le cortège punitif.

fb_img_15531942361521.jpg

Bureau et documents carbonisés

Des questions sans réponses

De qui les étudiants de l’UK se sont-ils vengés? Pourquoi les étudiants du Home N’soki ne se sont-ils pas contentés de chasser leur « beau-frère »? Pourquoi les autorités académiques tant de l’UK et de l’ISTM ne se sont-elles pas saisies du problème déjà dans la nuit? Pourquoi aucune disposition sécuritaire n’a-t-elle été prise tôt le matin? Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’arrestations, hormis celle de l’étudiante qui s’est rendue à la police pour sa sécurité? L’accès aux appartements des filles au « Home N’soki » tant par les étudiants que les visiteurs est-il réglementé? Aurait-on pu éviter le pire?

Les autorités et la rue

Mardi 19 mars, une rencontre est organisée entre les dirigeants des deux institutions autour des hautes autorités de la province. Nous avons noté la présence du questeur adjoint de l’Assemblée provinciale du Kongo central, Son Excellence monsieur le ministre provincial de l’éducation, l’administrateur du territoire de Madimba, le chef de Division unique et les membres du Conseil de Sécurité. Tous, unanimes, ont regretté les actes posés par les étudiants.

20190319_1428221.jpg
ADRESSE AUX ÉTUDIANTS : de g à d, le questeur adjoint de l’AP, le ministre provincial de l’éducation et l’administrateur du Territoire.

Cependant, l’homme de la rue s’étonne. S’improvisant en juge, s’exclame et conclut que la faute est partagée entre les étudiants de l’UK et leurs homologues de l’ISTM.

Les autorités provinciales se sont adressées aux étudiants de l’ISTM-Kisantu dans le local de deuxième graduat gestion et ont appelé ceux-ci à la retenue et au calme, pour ne pas cultiver la haine et le règlement de compte…

 » Sinon vous allez rester à tort dans cette position: nous sommes solidaires de ce qui vous arrive… », dira le représentant de l’Assemblée provinciale. Ils les ont exhortés à laisser la justice faire son travail et à coopérer avec elle lors des investigations imminentes.

Ils ont promis de faire le rapport à qui de droit et revenir, dans les quatre matins, établir les responsabilités et faire dédommager les victimes du Home N’soki qui ont tout perdu suite à l’incendie et au vol provoqué le lundi 18 mars.

Il serait souhaitable qu’une commission mixte -ministère de l’ESU-Exécutif provincial-siège pour établir les responsabilités et prenne les mesures qui s’imposent afin de restaurer une cohabitation durable dans la paix.

FB_IMG_1553193310371[1]
ISTM-Kisantu: le site de Kimpa Vita a été sauvé de justesse par la Police nationale

Kisantu, le berceau de l’université congolaise, abrite actuellement trois grands établissements d’enseignement supérieur et universitaire, à savoir: l’Université Kongo (UK), l’Institut Supérieur des Techniques médicales (ISTM-Kisantu) et l’Institut Supérieur des Arts et Métiers (ISAM-Kisantu) dans la cité Gare.

La Cité Gare est généralement calme et paisible. Les étudiants y trouvent un milieu favorable pour les accueillir et leur permettre d’étudier dans de bonnes conditions. Puisse cela continuer!